Études naturalistes et acoustiques
Etude environnementale réalisée par Auddicé Environnement
Grâce à des inventaires de terrain réalisés par les écologues du bureau d’études Auddicé Environnement d’octobre 2021 à octobre 2022, le site a pu être analysé et cartographié pour les différentes espèces d’oiseaux, de chauves-souris, de faune terrestre et de flore. Les enjeux ont été hiérarchisés suivant la patrimonialité des espèces observées et leur utilisation du site.
La majorité de la zone d’étude est occupée par des grandes cultures. Il existe toutefois quelques habitats qui diffèrent, alternant entre une parcelle en culture extensive, des friches prairiales pluriannuelles, quelques bosquets, haies ou fourrés ou des pelouses semi-sèches calcaires.
16 espèces de chiroptères ont été identifiées lors de leurs saisons d’activités (printemps, été et automne) sur la zone d’implantation. Les différents suivis réalisés (écoutes actives, enregistreurs automatiques au sol et étude en hauteur sur un mât de mesure) montrent que le niveau d’activité des chauves-souris est faible à modéré en période de transit printanier (mars à mi-mai) et globalement fort entre la période de parturition et de transit automnal (mi-mai à fin octobre). Cette activité concerne en particulier la Pipistrelle commune, qui domine largement le cortège chiroptérologique avec plus de 75% des contacts sur l’ensemble des suivis. Les points d’écoute mettent en évidence que l’ensemble des éléments boisés (fourrés arbustifs, haies, bosquets) sont attractifs pour les chiroptères. En revanche, les contacts sont moins fréquents au cœur des cultures, attestant du moindre intérêt de ces habitats.
Ainsi, l’enjeu se situe surtout dans les boisements et leurs lisières où l’activité est nettement supérieure, alors que l’enjeu est faible dans les zones de grandes cultures.
Pipistrelle commune (source : Mayennenatureenvironnement.fr)
73 espèces d’oiseaux ont pu être identifiées au cours des prospections réalisées pendant les 4 périodes biologiques de l’année : migration postnuptiale, hivernage, migration prénuptiale et nidification.
Les inventaires en période migratoire ont permis de conclure à la présence de couloirs de migration dispersés sur la zone d’étude, empruntés par des rapaces (Busard des roseaux…), des passereaux (Alouette lulu, Hirondelle rustique, Pipit farlouse…) et des limicoles (Pluvier doré, Vanneau huppé…). La zone présente ainsi un enjeu important comme lieu de passage et de halte migratoire. Ces enjeux sont moins conséquents en période hivernale, la plupart des espèces observées sont des espèces sédentaires auxquelles se mêlent des espèces hivernantes comme le Pinson du Nord, le Vanneau huppé, le Pluvier doré ou la Grive litorne etc. En période de nidification, les espèces appartiennent majoritairement aux cortèges inféodés aux grandes cultures d’une part, et aux milieux boisés/enfrichés/anthropiques d’autre part. Celles-ci sont majoritairement communes à peu communes bien que plusieurs soient menacées (Bruant jaune, Linotte mélodieuse, Tourterelle des bois…).
Ainsi, la richesse spécifique de la zone d’étude est liée à des grandes surfaces agricoles entrecoupées d’entités boisées et herbacées apportant des fonctionnalités pour l’avifaune sur une année complète. Les principaux enjeux avifaunistiques de la zone sont donc la préservation des éléments paysagers existants (diversité de cultures, boisements, zones enfrichées, fourrés arbustifs…) et la protection des principaux lieux de halte et de passage migratoire.
Alouette lulu (source : Ecobalade.fr)
9 espèces de mammifères terrestres hors chauves-souris, 1 espèce de reptile, aucune espèce d’amphibien et 38 espèces d’insectes ont pu être identifiées au cours des prospections réalisées pendant l’année d’étude. Ces résultats permettent d’attribuer des niveaux d’enjeu très faibles à modérés à la zone d’étude vis-à-vis de ces taxons. L’implantation retenue et les aménagements ont été écartés au maximum des habitats présentant les niveaux d’enjeux les plus forts afin de préserver les espèces les fréquentant.
La zone d’implantation présente des sensibilités environnementales compatibles avec le futur parc éolien. Dans le développement du projet, nous tenons compte des comportements particuliers de certaines espèces et des mesures de réduction et d’accompagnement adéquates seront mises en place, qui pourront être par exemple : le bridage des éoliennes dans certaines conditions, la protection des nids de Busards etc.
Étude acoustique réalisée par EREA Ingénierie
Des acousticiens sont venus sur site pour faire des mesures des niveaux sonores actuels, sans les éoliennes du projet. Une fois la variante d’implantation optimale retenue, ils modélisent la diffusion acoustique depuis chaque éolienne, en s’assurant que le niveau perçu au droit des habitations respecte bien la réglementation française, qui est la plus stricte en Europe.
Au besoin, un plan d’optimisation (bridage de plusieurs éoliennes suivant les conditions) pourra être mis en place afin que le parc respecte l’arrêté du 26 août 2011.
Après construction des éoliennes, de nouvelles mesures doivent être réalisées avec et sans le fonctionnement des nouvelles éoliennes pour vérifier qu’elles respectent effectivement la réglementation. La DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) supervise et contrôle la validité de ces études.
Etude paysagère réalisée par l’Agence COÜASNON
Un diagnostic des sensibilités paysagères et patrimoniales a été réalisé dans un rayon de 18 à 25 km autour de la zone d’étude. Cette étape permet d’identifier les secteurs les plus sensibles, comme les habitations les plus proches, les monuments historiques ou sites touristiques qui présentent des vues possibles sur la zone.
Le projet s’inscrit dans l’unité paysagère de la Beauce au sein d’une zone où il y a déjà des éoliennes existantes qui forment actuellement un pôle de densification important à l’échelle du département de l’Eure-et-Loir. Le paysage du plateau de la Beauce, qualifié de plaine, est caractérisé par de vastes espaces agricoles conduits en openfields et une faible amplitude du relief.
Le motif éolien est déjà présent au sein du territoire d’étude et les relations d’intervisibilités entre les parcs éoliens sont importantes dans ce paysage ouvert. Du fait qu’un parc existe déjà et que le projet ne sera construit qu’après le démantèlement de celui-ci, l’incidence sur les espaces de respiration des bourgs proches sera inchangée. Toutefois, la hauteur maximale du projet étant supérieure de 45 mètres à celle des éoliennes actuelles, la prégnance du projet est supérieure à celle des éoliennes existantes.
Au niveau du patrimoine protégé du territoire, parmi les 113 monuments historiques et les 7 sites protégés étudiés, des sensibilités minimes à fortes ont été évaluées pour 12 édifices. Tous les autres monuments ou sites protégés ne présentent aucune sensibilité au projet.
Depuis les axes routiers, l’absence de végétation et de relief notable permet des perceptions lointaines. Les sensibilités évaluées depuis les routes varient selon un gradient de très faible à très fort en fonction de la distance à la zone du projet. Les RD 935, RD 27, RD 107 et RD 957 sont les plus exposées en passant à proximité de la zone ou en la traversant.
Depuis les franges des villages, des sensibilités jusqu’à très fortes ont été relevées, depuis les franges du village de Cormainville et du hameau de Gaubert (commune de Guillonville). En revanche, l’habitat en centre-bourg n’est pas sensible, hormis pour le village et le hameau précités. Quelques covisibilités avec les silhouettes des bourgs ont été identifiées. Des sensibilités élevées ont également été attribuées depuis les lieux-dits proches.
Ainsi, au regard des sensibilités relevées au cours de l’état initial, des prescriptions ont été énoncées par l’Agence COÜASNON et certains éléments ont fait l’objet d’une vigilance dans la suite de l’élaboration du projet, à savoir :
Une géométrie d’implantation cohérente : maintenir des alignements similaires à ceux actuels pour favoriser la lisibilité du projet depuis les routes départementales proches ;
Une implantation tenant compte du contexte éolien : compléter les alignements des autres parcs éoliens dans la zone d’étude et maintenir des interdistances régulières afin de composer un pôle éolien homogène, dans l’objectif de réduire les effets cumulés ;
La prise en compte des sensibilités liées aux lieux de vie : le projet aura une influence sur la perception depuis les bourgs et hameaux proches. Dans l’éventualité de nouveaux emplacements d’éoliennes dans la zone d’étude par rapport à celles déjà en fonctionnement, un recul maximal est souhaitable vis-à-vis de l’habitat. L’augmentation des incidences visuelles par rapport aux éoliennes existantes devra être mesuré.
Afin de garantir l’insertion visuelle d’un parc éolien, plusieurs variantes d’implantation sont ensuite comparées à l’aide de photomontages. Lorsqu’une des variantes est retenue, des photomontages complémentaires sont réalisés afin d’étudier les effets de celles-ci sur le paysage. L’ensemble des parcs éoliens construits, autorisés et en instruction sont également intégrés dans l’étude afin d’évaluer les effets cumulés avec le projet.